Ce qu’en disent les sages
“Le Yoga Nidra est un état de conscience entre le sommeil et Samadhi. C’est un état à la croisée du sommeil et de l’éveil mais ce n’est ni l’éveil ni le sommeil. Le Yoga Nidra est un état de sommeil conscient dans lequel celui qui l’expérimente peut se remémorer ce qui se passe »
Swami Rama
« Lorsque l’on ne peut assimiler quelque chose dans l’éveil, on peut se rendre dans l’espace du Yoga Nidra pour l’assimiler.’’
“Le Yoga Nidra peut être considéré comme une pratique intégrale de yoga en soi, un état de sommeil éveillé. Dans cet état on peut faire l’expérience du pouvoir de l’inconscient et de ses liens avec l’âme »
Sri Ram Sharam Acharya
« Yoga Nidra est le yoga du sommeil conscient. En cela réside le secret de l’auto-guérison
Satyananda Saraswati
La nature liminale de la pratique
La pratique du yoga Nidra conduit à la frontière entre deux espaces, entre un état de conscience et un autre état de conscience, entre l’éveil et le rêve, entre le moment présent, le passé et le futur. Il peut être inconfortable de se sentir dans cet entre-deux, mais au fur et à mesure de la pratique, celle-ci devient de plus en plus familière et confortable. On peut même avoir le sentiment que cet espace correspond à de petites vacances, un moment loin des certitudes et des habitudes de la vie.
- Être à l’aise dans cet espace peut être source d’une grande créativité.
- Le voyage du Yoga Nidra entre différents états de conscience induit des effets profonds sur la santé et le bien-être
Pour des informations plus détaillées sur les états de conscience modifiés et les effets induits, lire en bas de page : « Le Yoga Nidra, un voyage à travers les ondes cérébrales »
Les principaux bienfaits d’une pratique régulière de Yoga Nidra
- Réduction du stress et de l’anxiété
- Diminution de la fatigue chronique (effet régénérateur)
- Nette amélioration voire disparition des troubles du sommeil
- Régulation des humeurs et des émotions
- Meilleur fonctionnement du métabolisme – homéostasie (équilibre métabolique et hormonal : glycémie, pression sanguine, rythme cardiaque, …)
- Meilleure gestion de la douleur
- Amélioration en cas de syndromes prémenstruels
- Développement de la confiance et de l’estime de soi
- Renforcement de la concentration et de l’efficacité personnelle
- Développement de la créativité
- Plus grande sérénité et paix intérieure
Comme le Yoga Nidra est une pratique adaptogène, les effets que vous ressentez vont grandement varier en fonction de la manière dont ces processus fonctionnent chez vous à l’heure actuelle. Un des effets les plus évidents est qu’en apprenant une technique pour relâcher consciemment le corps et l’esprit, vous allez réaliser que vous avez un impact sur ces processus. Vous allez apprendre à laisser la relaxation venir à vous. Si vous endormir ou rester éveillé est quelque chose que vous redoutez, il est possible que vous découvriez comment vous relâcher et favoriser la venue du sommeil.
La prépondérance des ondes Delta est un des facteurs clefs du Yoga Nidra et cela peut améliorer le processus d’apprentissage.
Usage du Yoga Nidra pour mieux s’endormir / mieux dormir
Comprendre l’importance du sommeil et de notre schéma de sommeil naturel met en lumière comment le Yoga Nidra peut efficacement traiter les insomnies.
Le Yoga Nidra peut avoir des effets favorables tant en qualité qu’en quantité de sommeil. La pratique du Yoga Nidra par un insomniaque, associée à la mise en place de quelques règles visant à respecter son rythme biologique, peut faire diminuer, voire faire disparaitre complètement ses troubles du sommeil.
La manière la plus évidente de se servir de la pratique pour faciliter l’endormissement est de pratiquer au lit au moment où l’on est prêt à aller se coucher. Relâcher le corps et l’esprit de manière délibérée et méthodique crée des conditions optimales pour s’endormir. À force de répétition, l’association du Yoga Nidra avec le fait de s’endormir va rendre la pratique encore plus puissante dans votre esprit.
D’autres usages du Yoga Nidra peuvent permettent de gérer l’anxiété au cours des réveils nocturnes.
De même manière, si vous vous réveillez très tôt et ressentez que vous n’avez pas assez dormi, vous pouvez vous servir du Yoga Nidra pour vous rendormir.
Usage du Yoga Nidra pour favoriser la mémorisation
Une séance de Yoga Nidra après un moment d’apprentissage favorise la consolidation des connaissances dans la mémoire.
… et pour gérer les souvenirs perturbants (traumatismes)
Le Yoga Nidra est également une méthode puissante pour lâcher prise de pensées qui perturbent l’esprit. L’IRest Institute, fondé par Richard Miller, a accompli de nombreux travaux sur les effets thérapeutiques du Yoga Nidra dans le cas de syndromes post-traumatiques, en particulier auprès de vétérans de guerre.
En créant un état de relaxation spécifique, il est possible d’induire chez le patient le rappel des souvenirs stressants sans qu’il n’en ressente les souffrances. Cette pratique thérapeutique permet à l’esprit de »traiter » ce souvenir, de le digérer et d’avancer.
Cette application d’une grande valeur thérapeutique est réalisée dans le cadre médical, en lien avec des psychologues et des professionnels de santé.
Le Yoga Nidra, un voyage à travers les ondes cérébrales
Généralités sur les ondes cérébrales
Les recherches en neurosciences ont montré l’existence d’une communication électrique entre les neurones à l’intérieur de notre cerveau qui sont à l’origine même de nos pensées, de nos émotions, de nos comportements et réactions. Ces communications sont connues sous le terme d’ondes cérébrales.
L’un des aspects majeurs de ces ondes est qu’elles changent en fonction de notre état de conscience (éveillé ou en sommeil), de nos activités (en mouvement ou en repos), de ce que nous ressentons (que l’on soit calme ou agité). Elles reflètent notre état de manière précise, notre niveau de connexion avec l’extérieur, notre humeur.
Une manière scientifique d’explorer ce qui se passe dans la pratique du Yoga Nidra est d’utiliser les électro-encéphalogrammes (EEG) pour observer l’activité cérébrale. Ce que l’on observe dans le cadre de ces expérimentations est que le Yoga Nidra constitue un voyage à travers ces différents types d’ondes cérébrales.
Beta (12-30Hz)
Ce sont les ondes qui prédominent dans notre activité quotidienne, dans un état de conscience éveillée, lorsque notre attention, notre être est actif de manière cognitive. Elles correspondent à une activité où l’on est alerte, attentif, engagé dans la résolution de problèmes, lorsque l’on juge, lorsque l’on prend des décisions. Les fréquences basses de Beta indiquent, elles, que l’on se rapproche de la rêverie et que l’on est en connexion avec les éléments qui nous entourent. Les fréquences plus élevées indiquent une certaine excitation, de l’anxiété ou du stress. Les ondes cérébrales Beta sont celles qui prédominent avant la pratique. Elles cessent normalement aussitôt que l’on s’installe en Yoga Nidra. Elles peuvent occasionnellement réapparaître durant la pratique si l’on devient agité.
Alpha (8-12 Hz)
Elles prédominent durant un flux de pensées calmes, lorsque l’on rêvasse et peuvent être présentes lorsque l’on médite. Dans cet état, on est dans le moment présent. C’est l’état du repos du cerveau. Sans activité spécifique. Les ondes Alpha aident à la coordination mentale de manière globale, au calme, à l’intégration du corps et de l’esprit et favorisent l’apprentissage. Elles sont produites lorsqu’on est relâché, les yeux fermés et réduites si les yeux restent ouverts. Cet état correspond à une profonde relaxation les yeux fermées et est expérimenté au début de la pratique du yoga nidra (phase d’ancrage).
Thêta (4-7Hz)
Elles sont l’indication du sommeil paradoxal lorsque des ondes Beta sont encore présentes. Le sommeil paradoxal est une période d’environ 90 minutes, un cycle de sommeil durant lequel celui qui dort se rapproche de l’éveil et expérimente des rêves très actifs. Le temps passé dans le sommeil paradoxal améliore la créativité, la mémoire émotionnelle, les processus de perception sensorielle, active la mémoire complexe de la mémoire récente à la mémoire longue. Le temps passé en leur présence est utile pour effacer des informations inutiles, réparer des dommages au niveau des tissus, et améliorer la mémoire. La production de Cortisol cesse, les hormones produites par l’hypophyse augmentent, les carbohydrates et le cholestérol sont métabolisés et le taux de prolactine augmente lui aussi. Ces ondes ne sont pas présentes dans le sommeil profond.
Les ondes Thêta apparaissent durant la pratique du Yoga Nidra.
Delta (0.1-4 Hz)
Elles sont normalement produites lorsque l’on rêve mais peuvent aussi être présentes dans une méditation profonde. La guérison et la régénérescence des cellules est stimulées dans cet état, ce pourquoi le sommeil profond est essentiel pour guérir. Le temps passé en présence d’ondes Delta réduit le sentiment d’endormissement, améliore la présence, la concentration, les activités motrices et stabilise l’humeur. Elles peuvent être observées durant la pratique du Yoga Nidra, la différence étant que l’on reste témoin de sa propre conscience. Certains considèrent que l’état de conscience de Yoga Nidra peut se définir comme un état où l’on a conscience des ondes Delta.
La frontière entre les ondes Alpha et les ondes Thêta
L’état de pré-sommeil, transitoire entre éveil et sommeil, et l’état de pré-éveil entre sommeil et éveil montrent des éléments tant du sommeil paradoxal que de l’éveil avec la présence d’ondes Alpha. Le temps passé dans ces états accroît la créativité et l’aptitude à résoudre des problèmes. Ces états peuvent être expérimentés durant les transitions à l’intérieur de la pratique du Yoga Nidra.
Les recherches en neurosciences
La plus célèbre recherche concernant le Yoga Nidra fait partie d’une série d’expérimentations à la clinique Menninger dans le Kansas à la fin des années 60 et au début des années 70 sur Swami Rama, fondateur de l’Himalayan Institute.
Le principal objectif était de tester les capacités de Swami Rama à contrôler des fonctions physiques par l’esprit (par exemple les battements de cœur, mouvements considérés comme involontaires).
En 1971, un EEG fut utilisé pour enregistrer l’activité cérébrale de Swami Rama alors qu’il pratiquait le Yoga Nidra. L’expérience révéla qu’il avait la capacité à rester conscient alors qu’il était dans un profond sommeil d’un point de vue clinique (en produisant des ondes Delta).
Lors d’une expérimentation ultérieure avec Swami Veda Bharati, un disciple de Swami Rama, des ondes Delta furent à nouveau observées durant la pratique du Yoga Nidra alors que le Swami était capable de tenir une conversation les yeux ouverts. En 1999 à l’hôpital de Copenhague, les Dr Hans Lou et Dr Troels Kjær de l’Institut Kennedy ont photographié son cerveau pendant une session de Yoga Nidra de 45 minutes à l’aide d’un PET scan. L’étude révèle que l’on peut simultanément expérimenter et contrôler consciemment l’activité du cerveau.
La dopamine est un neurotransmetteur qui joue un rôle majeur dans le comportement lié à la motivation et l’idée de récompense. Elle est aussi impliquée dans des fonctions motrices et dans la libération d’autres hormones. Un mauvais fonctionnement dans le système de la dopamine joue un rôle prépondérant dans un grand nombre de maladies graves incluant la maladie de Parkinson, ADHD ou encore la schizophrénie. En 2002 Kjaer et son équipe ont été les premiers à démontrer in vivo le lien entre niveau de dopamine et état de conscience, observant que la présence des ondes thêta permettent d’augmenter sensiblement la libération de dopamine (de près de 65%).